Du travail d’intérêt général au bracelet électronique, en passant par la semi-liberté ou le sursis avec mise à l’épreuve, les peines de probation se sont multipliées ces dernières années. On les présente comme des « alternatives » à la prison, puisqu’elles se déroulent en milieu dit « ouvert ». Elles permettraient non seulement de lutter contre la surpopulation carcérale, mais elles seraient également plus humaines, plus justes et plus efficientes.
Cette vision de la probation, a priori positive au regard de l’enfermement, ne doit pourtant pas occulter une question essentielle : quelle est l’expérience vécue des probationnaires ? Voilà ce à quoi cet ouvrage tente de répondre en donnant toute sa place à la parole des premiers concernés, les personnes condamnées.
À travers leur discours, on comprend progressivement que la probation est bel et bien une épreuve, celle d’une emprise toute particulière dont les mécanismes produisent à la fois une reconfiguration pénale de l’existence, et une surcharge punitive. C’est donc, en définitive, le sens de la peine qui est ici soumis à un examen critique.
Auteurs
Olivier Razac est maître de conférence en philosophie, chercher au laboratoire IphiG (Institut de philosophie de Grenoble).
Fabien Gouriou est psychologue, docteur en psychologie à Rennes.
Jérôme Ferrand est maître de conférence en histoire du droit et des institutions, chercheur au laboratoire CERDAP2 (centre d’étude et de recherche sur la diplomatie, l’Administration Publique et le politique)